Mes sculptures ne sont pas polies. Habillées de leur gangue ferreuse rouillée,
plus ou moins orangées selon leur pudeur, elles nous livrent leurs tensions,
leurs blessures, leurs fatigues.

Les matériaux que j'utilise ont été fonctionnels, conçus pour diminuer la sueur
des hommes, permettant ainsi d'augmenter la productivité et par la-même de
précipiter leur usure.
C'est le temps du rebut. Un repos forcé, un abus. De leurs mémoires des formes
m'apparaissent.


De là je vous propose des rencontres. Des accords émergent, parfois même des évidences. De cette conversation,
la construction s'élabore, et avec le souci de ne pas la trahir, une transformation s'opère petit à petit.

Le plus souvent mes scultures sont projetées dans une verticalité pour qu'enfin, ces nouvelles vies, debout,
nous regardent et captent notre enthousiasme.
Mon travail s'arrête quand j'ai cette impression singulière de pouvoir recueillir la sculpture toute entière
en équilibre dans ma main.

Saint Omer